Quelle fertilisation organique pour les prairies pâturées ?

Quelles quantités et à quelle fréquence apporter les engrais de ferme pour maintenir la productivité sans perdre la qualité et la souplesse d’exploitation des prairies ?


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Description

Quelle fertilisation organique pour les prairies pâturées ?

Ajuster la fertilisation organique, c’est assurer une alimentation équilibrée des prairies pour produire de l’herbe de qualité, tout en préservant sa pérennité et la diversité de la flore.

Raisonner par étapes

Le raisonnement repose d’abord sur la comparaison entre les besoins de la prairie (sorties) et les fournitures d’éléments minéraux (entrées) par diverses sources. Ce sont la fourniture par le sol, les restitutions au pâturage (fèces et urines) et enfin, pour l’azote, la fixation symbiotique par les légumineuses. Ce bilan peut laisser apparaitre un déficit (besoin de fumure) que l’on cherchera à couvrir par des apports de matière organique, voire éventuellement également par des apports d’engrais minéraux.

Les quantités de fertilisants sont apportées en fonction de leur valeur. L’analyse de l’herbe pâturée par un diagnostic nutritionnel NPK permet de vérifier la pertinence de l’apport.

On n’épand pas n’importe quand

Respecter la réglementation « zone vulnérable » ou « installation classée ». Épandues en trop grande quantité ou à de mauvaises périodes, les engrais de ferme peuvent être la source de pollutions.

Respecter un délai suffisant entre l’épandage et le pâturage des animaux, notamment en cas de productions fermières non pasteurisées. Épandre de préférence en automne ou hiver pour les fumiers (éviter les fumiers trop frais) et en période de croissance pour les lisiers (3 à 5 semaines avant pâturage selon la pluviométrie). Les composts peuvent être apportés toute l’année sur la prairie (attendre au moins 3 semaines après le 2° retournement du tas).

Les doses de fumier, lisier et compost conseillées

Des apports réguliers (tous les 1-2 ans) à doses raisonnables sont préférables à des apports massifs plus espacés (3-5 ans), à l’exception des sols à forte capacité de stockage des éléments (argilo-limoneux par exemple).

On peut apporter chaque année les quantités indicatives suivantes, en fonction du mode d’exploitation retenu et de la production attendue (ici association fauche/ pâturage 8 t ms/ha/an) :

  • 8-12 t/ha pour les composts de bovins ou ovins,
  • 15-20 t/ha pour les fumiers de bovins ou ovins,
  • 20 à 25 m3/ha pour les lisiers de bovins.

Pour les engrais de ferme issus d’ateliers hors sol, ces doses conseillées sont à réduire de 30 à 50% ( lisier de porcs, fumier de volailles). De plus, ces fertilisants seront mieux valorisés et présenteront moins de risque sanitaire s’ils sont enfouis ou s’ils sont associés à des fumiers d’herbivores et compostés dans les règles (fumier de volailles).

Des conseils pour réussir

  • Planifier les apports de matières organiques sur l’année.
  • Si les apports sont trop fréquents, risques de perte d’appétence et d’apparition d’espèces indésirables (rumex , orties, chardons…).
  • Si les délais entre l’épandage d’engrais de ferme et le pâturage sont trop courts, les risques sanitaires et surtout l’inappétence du fourrage sont fréquents. En cas de transformation en lait cru prévoir 3 mois de délai pour limiter les risques de salmonelles.
  • Limiter les pollutions olfactives par l’utilisation de matériels spécifiques avec enfouisseurs, et par le choix de périodes appropriées.
  • Disposer d’un bon épandeur à fumier (émiettage et bonne répartition).
  • La fertilisation organique peut être complétée dans certaines situations par des apports d’azote minéral (par exemple un besoin urgent de biomasse au début printemps).
  • Éviter les fumiers de volailles non compostés (risque de botulisme).

 

 

« On s’arrange tous les ans de terminer les apports de lisier sur prairies pâturées avant la mi-janvier pour pouvoir sortir le plus tôt possible les vaches laitières (fin mars début avril) »

Gaec de la Rochette à Isserteaux (63)

« Depuis que l’on dispose d’une capacité de six mois de stockage de lisier, nos épandages se font désormais selon une logique agronomique et non plus sous la contrainte d’une fosse trop pleine à vider »

Gaec FB à Manglieu (63)

 

Impacts pour la durabilité

  • Économie d’engrais minéraux, entretien minimal, bonne valorisation du fourrage produit.
  • Maintien d’une flore productive mais diversifiée, avec des légumineuses.
  • De belles prairies où les animaux ont l’envie de pâturer et qui font la fierté de l’éleveur.

 

Quelques références

Additional information

Impact sur...

Economie, Environnement, Production, Société

Action

Cultiver, Valoriser

Echelle

Exploitation, Parcelle, Territoire

Espèce

Bovin, Caprin, Equin, Lapin, Ovin, Porcin, Volailles

Auteur

Jean Zapata (EDE 63)

Crédit photos

G. Audebert (Inra), R. Brochier (Arvalis)

Numéro de fiche

44

Mise à jour

Décembre 2018

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