Pâturer des stocks d’herbe sur pied

Faire du foin en juin pour le redistribuer en juillet, est-ce bien intéressant ? Pourquoi ne pas laisser de l’herbe sur pied que l’on garde pour le pâturage estival ? Oui, mais comment procéder ?


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Description

Pâturer des stocks d’herbe sur pied

En juillet-août la pousse de l’herbe est limitée, parfois inférieure à 10 kg MS/ha /jour voire nulle. En revanche les repousses feuillues de cette saison sont riches. Le pâturage de stocks d’herbe sur pied permet de prolonger la saison de pâturage estivale en retardant de plusieurs semaines en été la distribution de fourrages stockés. L’objectif est ici de réduire le coût alimentaire.

Le principe

Pâturer des stocks d’herbe sur pied, c’est mettre de côté des parcelles qui seront valorisées, toujours au pâturage, lorsque la pousse de l’herbe ralentira au cours de l’été.

Le trèfle blanc, une valeur sûre

  • En été, les légumineuses, sont au pic de production et contribuent fortement à la biomasse et à la valeur alimentaire de la parcelle.
  • Certaines légumineuses conservent une bonne valeur alimentaire plus longtemps que d’autres selon leur stade d’avancement. Un trèfle blanc, même au stade floraison, a une valeur excellente : proche de 1 UFL.

Partir du bon pied !

La technique des stocks sur pied peut être mise en oeuvre dans la plupart des systèmes fourragers en production de viande et pour le lait dès que l’on dispose de 35 ares d’herbe par UGB.

  • Choisir des parcelles adaptées :
    • des parcelles d’associations riches en légumineuses : 40 à 50%, pour assurer une bonne valeur alimentaire.
    • un sol profond, qui conserve un bon potentiel de pousse de l’herbe en début d’été.
    • des prairies non infestées de rumex ou chardons, car le temps de repousse important leur serait favorable.
    • des espèces et variétés qui « vieillissent bien », comme des graminées non remontantes (attention notamment aux variétés de ray gras anglais), des fétuques élevées à feuilles souples, des variétés résistantes aux maladies et des légumineuses.
  • Pour quels animaux ?
    • des animaux à besoins modérés, pour lesquels le fourrage pâturé sera quasiment aussi bon que le foin qui aurait pu en être fait.

Des repousses de ray-gras anglais pâturé mi mai (t=0) ont encore une qualité acceptable 40 à 60 jours plus tard (Inra).

 

Des conseils pour réussir

  • Avoir déjà maîtrisé les épis par la fauche ou par le pâturage sur les parcelles destinées aux stocks sur pied.
  • Avoir accumulé suffisamment d’herbe sur les parcelles : au 1er juillet, disposer d’au moins 30 jours d’avance au pâturage, voire 40 jours en zone plus séchante.
  • Utiliser un fil avant pour éviter le gaspillage d’herbe du fait des hauteurs d’herbe importantes, souvent supérieures à 15 cm.
  • Eviter de dépasser 60 jours de temps de repousse (50 jours en RGA-TB).
  • S’adapter à la proportion de trèfle : c’est lui qui maintient la valeur de la prairie. Si le taux est faible (moins de 40 %), exploiter la parcelle plus tôt ou la réserver aux animaux à besoins modérés (génisses, vaches allaitantes ou brebis gestantes par exemple). Apporter des fourrages ou aliments complémentaires aux animaux à plus forts besoins.
  • Le report peut aussi se réaliser avec de l’herbe d’automne non exploitée pour la pâturer en hiver.

Le trèfle blanc conserve une très bonne valeur fourragère à la floraison (Inra)

 

« Je garde une parcelle qui a été pâturée une fois au printemps et au lieu de faucher je la mets de côté. Je change de parcelle tous les ans. Ça fait un moment que les graines sont mûres car je mets les vaches pas avant le 14 juillet. J’avance le fil tous les jours : fil avant et fil arrière, et je déplace l’abreuvoir. Je mets 50 à 60 vaches sur 3 à 4 ha. Ce sont des vaches pleines en fin de gestation, elles ont peu de besoins. Elles tiennent de mi-juillet
à mi-août voire septembre. J’y vois plusieurs avantage : ça fait un endroit pour laisser des animaux, on a une bonne répartition des bouses, il ne faut ni plus ni moins de temps que pour mettre des bottes de foin et ca coûte moins cher. »

F. Barreau, éleveur de limousines (85)

 

Impacts pour la durabilité

  • L’allongement du temps de pâturage permet une maitrise du coût alimentaire.
  • Le fourrage consommé par le troupeau n’a pas eu à être fauché, conditionné, stocké, distribué : économie directe d’énergie !
  • Le report sur pied avec des légumineuses permet de les laisser fleurir, ce qui favorise les insectes butineurs.
  • Les animaux passent plus de temps dehors, donc économie de temps de travail.

 

Quelques références

Additional information

Impact sur...

Economie, Environnement, Production, Travail

Action

Valoriser

Echelle

Parcelle, Troupeau

Espèce

Bovin, Caprin, Equin, Ovin

Auteur

Aude Brachet (CA 49)

Crédit photos

A. Brachet (CA 49), CIIRPO

Numéro de fiche

17

Mise à jour

Mars 2018

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