La prairie au coeur de la rotation

En polyculture-élevage, la prairie temporaire constitue le pivot du système de production, au bénéfice de l’autonomie et de la diversification de l’exploitation : c’est aussi l’occasion de choisir la composition des prairies.


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Description

La prairie au coeur de la rotation

Les aléas climatiques malmènent souvent la composition des prairies, qu’il s’agisse des prairies permanentes ou d’associations simples comme le RGA-TB, a fortiori quand le chargement est important. Le renouvellement des prairies permet à la fois d’en sécuriser la production fourragère et de faire profiter le système de culture des atouts qu’elles présentent.

 

Il y a toujours un mélange adapté  à la situation

La diversité de composition des prairies semées permet de répondre à la plupart des conditions de milieu et des modes d’exploitation envisagés par l’éleveur.

  • Quelques familles d’espèces suffi sent à composer un mélange productif, riche en protéines et en énergie, pâturable ou non : des graminées, des légumineuses et même quelques diverses permettent de répondre à des conditions de milieu et à des modes d’exploitation très variés.
  • Le ray-grass anglais et le trèfle blanc (tous deux en mélanges variétaux) peuvent être avantageusement diversifiés avec de la fétuque élevée, de la fléole, du dactyle et du trèfle violet pour composer des prairies temporaires pâturables.
  • La luzerne tire bénéfice à être associée à du dactyle ou de la fétuque élevée pour être pâturée, mais elle reste avant tout une plante de fauche, qui réclame surtout un sol bien drainé.

 

La prairie : tout bon pour la rotation !

Au sein d’une rotation culturale, la prairie temporaire partage ses atouts. Son principal intérêt pour le système de culture est sa présence permanente durant au moins 3 années.

  • Elle contribue ainsi d’autant mieux à l’entretien de la fertilité du sol (enrichissement en matière organique, fixation symbiotique d’azote, structuration), à la lutte contre l’érosion, à la maîtrise des adventices, voire à l’épuration des produits phytosanitaires.
  • La multiplicité des modalités d’implantation et de destruction possibles permet de la valoriser au mieux tout en limitant les risques pour l’environnement.
  • Les multiples coupes ou pâturages accroissent la pression sur les adventices et offrent l’opportunité d’épandages d’amendements répartis au fil des saisons.

 

La prairie pâturée : un rôle majeur dans la rotation ! (d’après chambre d’agriculture de Normandie)

Des conseils pour réussir

  • Selon la localisation de la parcelle et le type de sol, cibler le mode d’exploitation et adapter la composition de la prairie.
  • Le travail du sol avant semis de la prairie est une opportunité pour l’enfouissement d’amendements organiques ou calcaires.
  • Sécuriser le semis avec une plante associée (avoine, chicorée…) ou sous couvert d’une céréale ou d’un mélange céréales-protéagineux.
  • Pérenniser la luzerne en lui laissant reconstituer des réserves à l’automne (pas d’exploitation tardive).
  • Valoriser l’accroissement de fertilité fourni par la prairie via une ou deux cultures exigeantes en azote (blé panifiable, maïs, betterave, orge…)
  • Pour limiter le lessivage d’azote au retournement de la prairie, le réaliser si possible au printemps juste après une dernière récolte non fertilisée.
  • Une culture de printemps-été (betterave fourragère, maïs, orge) peut pleinement profiter des arrière-effets prairie et réduire les pertes par lessivage plus importantes avec un retournement d’automne.

 

Contre les mauvaises herbes, intégrer la prairie dans la rotation !

« Un semis de ray-grass et trèfle sera exploité pendant trois, quatre ou cinq ans. Derrière, un maïs, puis un blé, du lin, et de nouveau un blé ou une prairie selon les besoins en fourrage de l’élevage. L’effet désherbage est très net. Deux fois sur trois, le maïs se passe d’herbicides. Pour le blé suivant, je prévois un traitement de printemps si nécessaire, pas plus. La pâture profite de son implantation récente et les cultures suivantes en tirent d’autres bénéfices : moins d’engrais et de maladies. »

Jean-Paul Jourdain (27)

 

Impacts pour la durabilité

  • Davantage de prairies temporaires et moins de cultures fourragères annuelles réduisent les charges directes de culture tout en régulant les bio-agresseurs et leurs conséquences économiques.
  • L’intégration de prairies temporaires au sein des rotations culturales limite leur impact environnemental à condition de maîtriser les risques de lessivage d’azote et de déstockage de carbone qui accompagne leur retournement.
  • Davantage de prairies pâturées dans la rotation diminue globalement les besoins en travail.

 

Quelques références

Additional information

Impact sur...

Economie, Environnement, Production, Société

Action

Cultiver

Echelle

Exploitation, Parcelle

Espèce

Bovin, Caprin, Equin, Ovin

Auteur

Jean-Louis Fiorelli (Inra)

Crédit photos

J.L. Fiorelli (Inra)

Numéro de fiche

6

Mise à jour

Mars 2018

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