Les prairies multi-espèces

Gagnez en productivité et en pérennité en associant des graminées, des légumineuses et des diverses dans une même prairie !


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Description

Les prairies multi-espèces

Dans un contexte de réduction des intrants et de recherche de l’autonomie alimentaire, les prairies multi-espèces apparaissent comme un choix intéressant. L’objectif de ces prairies est d’associer plusieurs espèces de graminées et de légumineuses fourragères (au moins 4)
afin de bénéficier des avantages de chacun des composants. On profite de la diversité spécifique (voire génétique) pour produire un fourrage abondant et de qualité.

La qualité plutôt que le nombre !

Les espèces : ce n’est pas le nombre mais le choix qui est important !

  • Le nombre d’espèces est généralement compris entre 4 et 8, bien souvent 6 semble un optimum. Peu de résultats existent avec des mélanges de plus de 8 espèces. Au-delà de 7 à 8 espèces, on risque de semer des espèces que l’on ne verra jamais dans la prairie.
  • Le choix des espèces est à raisonner en fonction du contexte pédo-climatique (type de sol, sécheresse, hydromorphie, …), du rythme d’exploitation (pâturage, fauche, mixte) et des objectifs de l’éleveur en terme de productivité (pousse au printemps, en été …), de qualité et de pérennité.

Jouer sur la succession dans le temps !

Les espèces sont complémentaires !

Un des atouts de la prairie multi-espèces est de s’appuyer sur la complémentarité des espèces, et en particulier leurs différences de vitesse d’implantation et de pérennité pour produire du fourrage rapidement et pendant plusieurs années.

L’exemple ci-dessous illustre la succession des espèces dans le temps dans un mélange de 8 espèces avec :

  • Le ray-grass anglais qui couvre le sol rapidement.
  • Le dactyle qui assure une bonne partie de la production en années 2 à 6.
  • Le pâturin des prés et la fétuque rouge qui prennent le relais les deux dernières années.
  • Le trèfle blanc qui assure la fourniture d’azote aux graminées à partir de la 2ème année.

Evolution sur 8 années de la contribution des espèces (% de la biomasse) dans une prairie composée de 8 espèces

 

Des conseils pour réussir

  • La prairie multi-espèces, des avantages…
    • Economie d’azote avec la présence des légumineuses => Au pâturage, l’objectif est d’avoir 30 à 50 % de légumineuses dans le couvert pour que cela fonctionne.
    • Meilleure production fourragère sur l’année, espèces avec des pics de production décalés, et entre années avec la succession des espèces dans le temps.
    • La présence des légumineuses assure une certaine régularité de la valeur alimentaire au cours de l’année et permet d’allonger les temps de repousse sans perdre en qualité.
    • Bon équilibre énergie/azote pour l’alimentation animale au pâturage comme en fauche.
    • Résistance aux aléas climatiques et pérennité accrues.
    • Un grand choix d’assemblages possibles, convenant à une large gamme de situations pédo-climatiques.
  • La prairie multi-espèces, et quelques précautions…
    • Equilibre entre espèces parfois difficile à trouver. Différences entre ce que l’on sème (donc ce que l’on souhaite obtenir) et ce que l’on obtient réellement.
    • Pas de solution de désherbage chimique.
    • Semis parfois délicat (petites graines). Privilégier un semis à la volée pour une meilleure couverture du sol.

 

« On a mis 2 kg de chicorée dans la prairie à base de trèfles et de graminées. Elle s’implante facilement et c’est une des rares plantes à bien pousser en été dans nos pâtures. Au départ les vaches n’en voulaient pas mais maintenant elles la mangent aussi bien que l’herbe, sauf les tiges dures. Pour éviter d’avoir à broyer les refus, le mieux est de pâturer la chicorée avant qu’elle ne monte en tige. »

Franck, éleveur bovin lait (86)

 

Impacts pour la durabilité

  • Les prairies multi-espèces sont incontournables pour tendre vers l’autonomie alimentaire et sécuriser les systèmes.
  • Leur pérennité permet un stockage important de carbone.
  • Leur composition contribue au maintien de la biodiversité.

 

Quelques références

Additional information

Impact sur...

Economie, Environnement, Production

Action

Cultiver, Valoriser

Echelle

Exploitation, Parcelle

Espèce

Bovin, Caprin, Equin, Ovin

Auteur

Fabien Surault (Inra)

Crédit photos

F. Surault (Inra)

Numéro de fiche

45

Mise à jour

Mars 2018

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