Maîtriser les chardons et rumex dans les prairies

Les chardons et rumex sont des adventices très courantes dans les prairies. Comment éviter et contrôler ces espèces ?


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Description

Maîtriser les chardons et rumex dans les prairies

Les rumex et les chardons des champs ont des racines puissantes. Le rumex se reproduit fortement par grenaison ou plus localement par division du pivot lors de travaux du sol. Le chardon des champs s’étend dans la prairie via ses rhizomes traçants en profondeur. Avant
d’en arriver à une forte infestation, il faut réagir au plus vite en décelant ce qui les a favorisé et en combinant plusieurs actions.

Savoir d’abord à qui on a affaire

Les rumex sont des plantes vivaces. On dénombre 4 principales espèces de rumex dans les prairies :

  • L’oseille sauvage (Rumex acetosa L.) et la petite oseille (Rumex acetosella L.) sont rarement dominantes et peu gênantes. L’oseille sauvage est très commune, alors que la petite oseille se retrouve uniquement sur des terrains pauvres et acides (coteaux, sables…).
  • Le rumex crépu (Rumex crispus L.) et le rumex à feuilles obtuses (Rumex obtusifolius L.) sont de grandes plantes qui concurrencent les espèces prairiales. Ils se reproduisent fortement par grenaison ou plus localement par division du pivot lors de travaux du sol. A moins de 1 rumex par 5 m², l’impact sur la productivité de la prairie est limité.

Les chardons les plus communs dans les prairies sont vivaces ou bisannuels :

  • Chardons bisannuels. Le chardon commun (Cirsium vulgare L.) très commun est facile à détruire car il se reproduit uniquement par graines. Le chardon penché (Carduus nutans L.) se retrouve sur sols secs et/ou calcaires.
  • Chardons vivaces. Le chardon des champs (Cirsium arvense L.) très commun et probablement le plus redouté, aux racines profondes et traçantes, se dissémine rapidement par ronds dans la végétation. Le panicaut champêtre ou chardon roulant (Eryngium campestre L.) est en fait une ombellifère dont la destruction est très diffi cile, mais qui ne se développe que sur terrains très secs.

 

Comprendre ce qui les favorise

Bon à savoir. Le développement de ces adventices est nettement favorisé par l’existence de trous dans la prairie (surpâturage estival), par du piétinement en conditions humides ou du tassement excessif (récolte), du sous-pâturage induisant des zones de refus et de montée à graines et enfin une fertilisation azotée et potassique trop élevés.

 

Le rumex : une ressource fourragère

Et si on voyait le bon coté des choses ? En été le rumex feuillu est une très bonne ressource fourragère pour les ruminants, au moins aussi bonne en MAT et en énergie qu’une luzerne, les chèvres les adorent (Inra Lusignan, août 2017).

Des conseils pour réussir

Eviter la dissémination :

  • Alterner fauche et pâturage
  • Empêcher la grenaison en fauchant après l’apparition de la hampe fl orale (attention : faucher avant produit l’effet inverse : on booste la plante !).
  • Broyer ou faucher les bords de parcelles colonisés par des chardons ou rumex avant la montée à graines.
  • Travailler avec des outils à dents pour ne pas les multiplier à partir de fragments de racines.
  • Soigner l’implantation des prairies pour une levée rapide.
  • Combler rapidement les « trous de végétation » (sursemis localisés).
  • Composter les fumiers pour détruire les graines s’y trouvant.

Réduire l’infestation en place :

  • Epuiser les plantes par des fauches répétées. Rumex : tous les mois, la première étant positionnée avant floraison. Chardon : 3 fauches successives en mai-juin avant floraison + en août + en septembre.
  • Avant mise en culture d’une parcelle infestée de rumex : travailler le sol à 3 reprises espacées de deux semaines avec un outil de type rotavator, en augmentant la profondeur de travail à chaque passage : 5, 10 puis 15 cm.
  • Pratiquer un pâturage tournant. A un stade jeune, les animaux mangent les jeunes pousses de rumex.
  • Pâturage mixte. Les caprins et ovins ont un effet dépressif sur le rumex. Les chèvres vont même brouter en priorité les rumex à leur arrivée dans une parcelle ! Les ânes, poneys, caprins ou ovins mangent les inflorescences de chardon.
  • La luzerne réduit les populations de chardons. L’avoine d’hiver aurait un effet similaire.
  • La lutte chimique est également possible, mais comme la lutte mécanique, elle ne sera efficace que combinée à une évolution des pratiques.

 

« Lorsqu’une jeune prairie est envahie de rumex, on fait pâturer de façon intensive dès le 1er printemps pour réduire l’infestation et empêcher la montée à graines. »

J. Fortin, responsable de ferme expérimentale (86)

« Je me déplace systématiquement avec un outil pour couper les gros chardons que je vois dans les parcelles au ras du sol. Avec le temps, mes parcelles sont propres. »

O.G. éleveur (49)

 

Impacts pour la durabilité

  • Maîtriser les vivaces c’est favoriser les bonnes espèces prairiales et améliorer la qualité de la prairie.
  • La maîtrise des vivaces passe en priorité par des moyens mécaniques pour limiter l’impact sur l’environnement.

 

Quelques références

Additional information

Impact sur...

Production

Action

Cultiver, Evaluer, Valoriser

Echelle

Parcelle

Espèce

Bovin, Caprin, Equin, Ovin

Auteur

Aude Brachet (CA 49)

Crédit photos

A. Brachet (CA 49)

Numéro de fiche

40

Mise à jour

Mars 2018

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